« Psy safe »: de quoi s’agit-il ?
Vous êtes peut-être arrivé·e sur cette page au détour d’une recherche spécifique de « psy safe ». Cette appellation est en effet apparue dans des milieux qui militent contre diverses oppressions systémiques, à partir d’un constat : malgré l’engagement de nombre de professionnel·s de la santé mentale à tendre vers une « neutralité bienveillante », les séances peuvent s’avérer particulièrement difficiles à vivre lorsqu’elles sont effectuées auprès de psys n’interrogeant pas les conditions de possibilité d’une telle neutralité. En effet, la recherche d’une posture non-jugeante consistant à accueillir l’autre dans toute sa dimension est insuffisante pour prendre en compte la complexité du contexte social et la manière dont celui-ci participe à la construction de l’expérience vécue. Les « psys safe » représentent ainsi une forme de garantie en ce qui concerne la prise en compte des diverses oppressions systémiques traversant le champ social.
Quelles implications ?
En tant que psychologue, la conscience de la manière dont les hiérarchies socialement construites modèlent les expériences vécues permet d’interroger continuellement sa propre posture et de chercher à exclure du cadre de sa pratique les discriminations qui en résultent. Il s’agit donc d’avoir à l’esprit l’existence et les conséquences du racisme, du patriarcat, de l’homophobie, de la transphobie, du classisme, du validisme, de l’âgisme… Pour ce faire, ce sont également les théories du psychisme elles-mêmes qu’il faut parfois revisiter, avec une optique féministe notamment : en effet, comme toutes les théorisations, elles portent la marque de leur époque et peuvent refléter les hiérarchies sociales en présence.